dimanche 9 décembre 2012

8. Le choix de Celliers


Tous les prisonniers sont contraints au jeûne, Celliers rapporte des hibiscus rouges pour les manger. Il prétend avoir goûté à la fois aux « manjus », nourriture régulière traditionnelle des japonais depuis le quatrième siècle, et aux hybiscus, symboles d'amour, de changement et d'éveil des sens notamment en Asie. Sa préférence le porte vers les seconds, et il réaffirme son choix en croquant la fleur qui lui est tendue par le gardien.

En effet, avant de devenir esthète, Celliers était le pendant occidental de Yonoi, comme nous allons le voir sous la forme d'un flashback dans son premier souvenir. Après avoir suivi les conventions sociales de sa culture avec un certain succès (il avait une position sociale élevée et une carrière d'avocat prometteuse), il s'est repenti vers la vie esthétique, à la manière des furitas qui émergent de nos jours. Les raisons de ce renversement des valeurs chez Celliers, conversion éthique d'une attitude morale déontologique vers une vie esthétique sont expliquées dans le premier flashback, où il sacrifie son frère au nom de sa position sociale, mais nous y reviendrons le moment venu.

De son côté, Gengo Hara prouve qu'il s'est transformé depuis le début du film au moment où il démasque que c'est un chant funèbre qui est chanté par les anglais.



Celliers à la fin de la scène va proposer à Yonoï cet « éveil des sens », autrement dit cette conversion éthique, en lui tendant la fleur. Yonoï est déstabilisé : c'est une des premières fois qu'il baisse le ton de sa voix en présence de ses hommes, ce que ne manque pas de remarquer un de ses soldats (ce dernier le fixe). S'ensuit une réaction immédiate de ce soldat qui, ayant compris le danger que Celliers représente pour le corps social des japonais (il est en train de renverser psychologiquement le chef de camp Yonoï), va tenter d'éliminer le fauteur de trouble.

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